Témoignage du mois : faciliter l’accès sécurisé aux Archives Nationales
Publication le lun 14/11/2022.

L’hiver s’annonce rude, marqué par un enchevêtrement de crises énergétiques, diplomatiques et environnementales. Pour mieux comprendre les enjeux auxquels nous sommes confrontés, il est toujours intéressant de se replonger dans l’Histoire. Pour cela, quoi de mieux que de se plonger dans les archives françaises. Nous sommes donc partis à la rencontre de Sandrine Heiser, cheffe de projet pour l'accès sécurisé à distance aux Archives Nationales.
Le parcours de Sandrine est assez singulier, dans la mesure où elle ne cesse d’enrichir ses compétences pour répondre aux enjeux qui la passionnent. Elle détient ainsi une maîtrise d’Histoire médiévale, un DESS en archivistique, un DEA en Histoire et civilisations, un diplôme de l’école nationale des chartes, un master en technologies numériques appliquées à l’Histoire et elle a suivi une formation en cyber sécurité auprès de l’institut des hautes études de défense nationale. Un parcours académique impressionnant qui témoigne d’une grande curiosité intellectuelle, mise au profit des projets qu’elle porte, et d’une passion pour l’enjeu de simplification de l’accès au contenu des archives pour les usagers.
En 2021, elle a notamment travaillé, en qualité de product owner, sur le projet Adamant : une plateforme permettant de stocker une grande quantité d’archives numériques, articulée avec un prototype d’accès, co-construit avec des utilisateurs aux profils variés (journalistes, étudiants, chercheurs, etc.). L’enjeu principal est de garantir l’accessibilité de ces archives pour les usagers, tout en respectant un certain nombre de contraintes juridiques, réglementaires et sécuritaires. Une ambition partagée qui s’inscrit dans la stratégie des Archives Nationales, qui répond aux priorités gouvernementales d’accessibilité des services publics et est intégré aux engagements du programme Services Publics +. Construit en méthode « agile », ce projet s’enrichit en continu, grâce aux retours des usagers qui ont permis d’identifier une problématique sur le nombre restreint de données diffusables, une grande partie d’entre elles étant non publiables sur internet. C’est sur cette base que le projet de mise en œuvre d’un accès sécurisé du contenu à distance a vu le jour.
L’objectif de la démarche est de permettre aux usagers d’accéder à des données « non-publiables » (et « non-communicables » dans un second temps) via un accès sécurisé, par le recours au dispositif France Connect (et bientôt grâce à France Connect +). En parallèle, des travaux de sécurisation du périmètre, notamment en termes de cyber sécurité, sont menés par les équipes. Grâce à ce projet, le service est plus facilement accessible et éviter aux usagers de devoir se déplacer physiquement pour consulter les documents qui les intéressent.
Déjà mise en place dans certains départements, cette pratique vise à être étendue à la maille nationale ces prochains mois avec la volonté d’enrichir le volume de données accessibles. Une priorisation de la mise à disposition de nouveaux fonds sera à arbitrer en fonction des demandes avérées et récurrentes.